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Tracing : Thierry Breton cherche à obtenir des garanties auprès de Tim Cook

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton s'est entretenu mercredi soir au téléphone avec le patron d'Apple Tim Cook. Il a défendu les principes européens à propos des applications qui permettront d'alerter les personnes qui risquent d'avoir été contaminées par le Covid-19.

Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a pressé le PDG d'Apple, Tim Cook, au sujet des applications mobiles dîtes de « contact tracing ».
Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a pressé le PDG d'Apple, Tim Cook, au sujet des applications mobiles dîtes de « contact tracing ». (Yves Herman/REUTERS)

Par Florian Dèbes

Publié le 22 avr. 2020 à 20:59Mis à jour le 22 avr. 2020 à 21:58

Après le PDG de Google Sundar Pichaï il y a quelques jours, Thierry Breton s'est entretenu avec Tim Cook sur le très sensible sujet des applications de traçage (anonyme) de personnes envisagées en Europe pour accompagner le déconfinement.

Le commissaire européen au marché intérieur cherche à obtenir des garanties de la part d'Apple et Google qui ont annoncé un partenariat inédit pour que les smartphones dotés de leurs systèmes d'exploitation respectifs (IOS et Android) puissent communiquer entre eux via la technologie Bluetooth.

Cela en vue de bâtir des applications mobiles permettant à leurs utilisateurs d'être prévenus s'ils ont croisé un autre utilisateur diagnostiqué porteur du coronavirus. Ces utilisateurs pourraient alors se confiner ou se faire tester.

Mais cette collaboration entre les deux géants doit s'arrêter à cette possibilité d'échange d'informations et ne pas aller plus loin, avait souligné Thierry Breton, récemment devant le Sénat.

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Des voix s'élèvent en effet sur les risques que de telles applications pourraient faire peser sur la protection des données privées. « Il est important de s'assurer qu'Apple respecte bien tous les éléments de la boîte à outils de l'Union Européenne » qui pose des verrous en la matière, a expliqué Thierry Breton aux « Echos », à l'issue de son entretien téléphonique.

Ces applications doivent aussi être approuvées par les autorités de santé nationales. Elles sont vouées à disparaître une fois l'épidémie terminée et ne seront utilisées que sur la base du volontariat.

Blocage en France

Pour qu'elles puissent fonctionner, Apple et Google doivent rendre disponibles diverses fonctionnalités. En France, un point de blocage existe entre Apple et l'Etat , le premier refusant d'ouvrir l'accès de son bluetooth quand l'appli n'est pas utilisée. Ce principe posé par Apple pour des raisons de sécurité aurait pour effet de réduire considérablement l'efficacité du système…

Ce point technique assez pointu n'a cependant pas été abordé lors de l'entretien. « Les considérations techniques doivent être réglées au niveau des Etats membres », plaide Thierry Breton. Certains responsables français redoutent de perdre la maîtrise sur la conception de ces applications, au profit de Google et Apple.

L'Europe voudrait que les deux géants du smartphone accélèrent alors que le déconfinement se profile dans plusieurs pays. « Tim Cook m'a dit qu'une première version de la technologie qu'Apple prépare en partenariat avec Google sera disponible pour les développeurs le 28 avril, c'est essentiel pour qu'ils puissent travailler », indique encore Thierry Breton.

Le commissaire européen précise néanmoins avoir « insisté auprès de Tim Cook sur la responsabilité des entreprises comme Apple de faire leur maximum pour développer des solutions techniques adaptées pour que les applications nationales fonctionnent ». Contacté, Apple ne fait aucun commentaire.

En France, le gouvernement travaille sur une application baptisée StopCovid. L'objectif est toujours de disposer d'une application le 11 mai, date à laquelle le confinement commencera progressivement à être levé en France. Mais, alors que des présidents de régions s'impatientent , la décision du déploiement de StopCovid n'est pas encore prise.

Le projet d'application est étudié de près par la CNIL (le gendarme des libertés digitales) et par le Conseil National du Numérique, qui doivent rendre leur avis vendredi. Le gouvernement devra surtout obtenir l'aval des parlementaires. Après des réticences de l'exécutif, députés et sénateurs sont invités à en débattre les 28 et 29 avril prochains. Y compris dans la majorité, l'issue du débat est très indécise.

Florian Dèbes

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